Le génocide arménien n’a eu droit qu’à un suppléant !

Suite logique du "Décret Mémoire", le Conseil de transmission de la mémoire a été officiellement installé. Pour rappel, ce décret vise à assurer une meilleure connaissance par les générations montantes, actuelles et à venir, des génocides mais également des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre. Dans un premier temps, la Communauté française avait négligé la mémoire des faits de résistance de la Seconde Guerre mondiale. L’on avait même la malencontreuse impression qu’il y avait une différence d’estime et de reconnaissance entre les prisonniers raciaux et les prisonniers politiques alors que les uns et les autres furent égaux devant les horreurs des dictateurs d’hier. Mais le monde politique a fini par admettre que la connaissance et de ces crimes et de la résistance pouvait aussi renforcer la vigilance citoyenne.

Une mission importante du Conseil de transmission de la mémoire est de donner au gouvernement des avis sur toutes questions relatives à ces problématiques. Le CTM est aussi chargé de remettre des avis sur les demandes de reconnaissance émanant d’organisations et sur les projets soumis dans le cadre d’appels à projets annuels. En outre, vu que les reconnaissances des crimes de génocide et des crimes de guerre diffèrent d’un pays à l’autre et faute de définition unique de la notion de crime contre l’humanité, le Conseil pourra être appelé à opérer des choix, parmi les interprétations données par la pratique et la jurisprudence.

Le Conseil qui ne s’est pas encore choisi un(e) président(e) est composé de membres universitaires, de membres de la société civile et d’un membre du Carrefour Régional et Communautaire de la Citoyenneté et de la "Démocratie (CRECCIDE) ainsi que de "Démocratie ou barbarie", représentant le Ministère de la Communauté. En font partie comme membres académiques historiens : Laurence van Ypersele (UCL), effective; Axel Tixhon, (FUNDP), suppléant; Philippe Raxhon (ULg), effectif; Nathalie Tousignant, (Saint-Louis et UCL), suppléante; Jean-Philippe Schreiber (ULB), effectif; Pieter Lagrou (ULB), suppléant. Comme académiques juristes : Jacques Fierens (FUNDP), effectif; Daniel de Beer (Saint-Louis), suppléant; Eric David (ULB), effectif; Jean-Yves Carlier (UCL), suppléant; Edouard Delruelle (ULg), effectif; Thomas Berns (ULB) suppléant. Comme représentants du Carrefour régional et communautaire de la Citoyenneté et de la Démocratie : Robert Trolin (effectif) et Evelyne Waonry (suppléante).

Comme membres de la société civile : Odile Remy, Musée juif de Malines, effective; Claire Pahaut, Secrétaire du Groupe Mémoire et ancienne de "Démocratie ou Barbarie", suppléante; Placide Kalisa, Mémoire du génocide rwandais, effectif; Michel Mahmourian, Mémoire du génocide arménien, suppléant; André Bertouille, Institut des vétérans et invalides de guerre, effectif; Marcel Mathelot, expert pour la communauté française en droit international humanitaire, suppléant. Et enfin, la cellule "Démocratie ou barbarie" est représentée par ses chargés de mission Michel Hérode, Marie-Pierre Labrique et Philippe Plumet. On notera que dans le Conseil, le génocide arménien n’a eu droit qu’à un suppléant ! Surprise aussi d’y retrouver l’ancien ministre Bertouille parmi les effectifs et non Claire Pahaut qui fut une des chevilles ouvrières de "Démocratie ou Barbarie" tout en travaillant pour les "anciens" en général

Christian Laporte

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