L’Azerbaïdjan a décidé d’interdire l’accès à son territoire à 335 étrangers ayant visité ce territoire azerbaïdjanais peuplé d’Arméniens, qui a fait sécession avec l’aide de l’Arménie.

 Ce ne sont pas moins de 335 étrangers, dont des parlementaires européens, des journalistes ou encore des universitaires, auxquels l’Azerbaïdjan refuse désormais l’entrée sur son territoire. La raison : selon Bakou, ils auraient effectué une visite du Haut-Karabakh, ce territoire azerbaïdjanais qui a fait sécession.

« [Ils] ont violé la loi sur les frontières d’État de l’Azerbaïdjan et ont porté atteinte à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan », a expliqué le ministère des affaires étrangères azerbaïdjanais dans un communiqué.

30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés

Le Haut-Karabakh (ou Nagorny Karabakh) fait partie de l’Azerbaïdjan, mais cette région située non loin de la frontière arménienne est peuplée en majorité d’Arméniens. De 1988 à 1994, l’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont affrontés pour le contrôle de ce territoire.

Une guerre qui a fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Une « République du Haut-Karabakh », non reconnue internationalement, s’est même créée, alors que l’armée arménienne occupe la zone.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques, continuent de s’affronter ponctuellement. Le groupe de Minsk, un groupe de diplomates coprésidé par la France, les États-Unis et la Russie, dans le cadre de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) est chargé de surveiller l’évolution du conflit, mais aucune solution n’a été dégagée.

Un problème particulièrement sensible

Bakou interdit régulièrement l’accès à son territoire aux personnes s’étant rendu dans le Haut-Karabakh, considérant que les visiteurs ont traversé son territoire sans autorisation.

C’est un problème particulièrement sensible : au début de l’année, l’Arménie a annoncé son intention d’ouvrir une liaison aérienne entre Erevan et la « capitale » du Haut-Karabakh, Stepanakert, pour doubler le corridor conquis par les Arméniens. En réponse l’Azerbaïdjan a menacé d’abattre tout avion qui se dirigerait vers le Haut-Karabakh… Depuis, le projet arménien semble suspendu, bien que l’aéroport de Stepanakert ait été entièrement rénové

4 août 2013

Rémy Pigaglio

La Croix