La Libre.be - mercredi 22 avril 2015. Par Mathieu Colleyn

Une pirouette. C’est le terme qui convient à la porte de sortie finalement trouvée par le Parlement bruxellois pour ne pas organiser une minute de silence, vendredi en séance plénière afin de rendre hommage aux victimes du génocide qui frappa le peuple arménien il y a cent ans.

Cette idée était avancée par Ecolo afin de marquer le coup. “On l’a fait pour Charlie et pour d’autres événements dramatiques”, témoigne la députée verte Zoé Genot, attristée de voir sa proposition dénaturée. Au départ en effet, un relatif consensus s’était constitué autour de l’idée de permettre au parlement régional dans son ensemble de commémorer ce triste épisode de l’histoire. C’était sans compter un lobby socialiste effréné, déployé pour que les députés d’origine turque éventuellement allergiques au terme “génocide” n’aient pas à pratiquer une ostensible politique de la chaise vide au moment de la minute de silence.

Finalement les chefs de groupes des partis représentés dans l’hémicycle sont invités, vendredi, à déposer, ensemble, une gerbe de fleur au monument bruxellois érigé en mémoire du génocide, un terme qui, pour rappel, est toujours rejeté par les autorités turques. C’est ce qu’a décidé mercredi le bureau du Parlement, dont le président socialiste, Charles Picqué, soutenait pourtant l’idée d’une minute de silence, indique Ecolo. Il a très diplomatiquement changé d’avis. Et fut suivi par la majorité PS-FDF-CDH ainsi que par l'opposition MR.