LaLIbre.be - Ch.Ly.  - jeudi 03 septembre 2015  

Le député fédéral Georges Dallemagne (CDH), de retour ce jeudi matin de Syrie, suggère que la Belgique change « le disque dur » de sa politique d’accueil des réfugiés et octroie beaucoup plus de visas humanitaires, temporaires.

"Le visa humanitaire permet d’identifier les personnes les plus vulnérables, fait en sorte que les réfugiés soient accueillis par des communautés locales, et non pas à charge de l’Etat, et puissent un moment rentrer chez eux", a-t-il dit à la presse.

Les titres de séjour pour raison humanitaire ont connu une chute de moins 85% entre 2010 et 2013, selon une étude du Centre fédéral Migration publiée ce jeudi (Voir La Libre). Or c’est cet instrument-là que le député CDH juge le plus utile dans la crise syrienne.

« Avec ce visa, les réfugiés sont accueillis en Belgique par des familles, des associations ou des migrants de leur pays. Nous leur offrons un visa et ils se débrouillent », dit-il. Le droit d’asile est complémentaire de ce visa afin d’éviter que seuls les Syriens ayant des liens avec la Belgique soient accueillis dans le pays.

Georges Dallemagne est le premier député belge d’un parti démocratique à avoir visité la Syrie de Bachar al-Assad (trois membres du Vlaams Blok l’ont précédé) et a refusé tout contact officiel lors de son périple qui l’a mené à Damas, Lattaquié, jusqu’à une localité du nord du pays, Kessab, habitée par une majorité de Syriens arméniens. La seule rencontre à caractère officiel était un rendez-vous chez le gouverneur de Lattaquié, passage obligé pour obtenir l‘autorisation de visiter un camp de réfugiés dans la ville.

 Lors de son voyage, fait à l’invitation de la communauté arménienne de Belgique, plusieurs responsables religieux et humanitaires ont attiré son attention sur le fait que la Syrie perdait sa population la plus active à cause de la guerre. Près de quatre millions de Syriens ont fui - souvent des familles avec des enfants ou des jeunes souhaitant éviter la guerre et le service militaire fixé désormais à cinq ans.