France Culture - Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet - 06/03/2018

Un nouveau président élu, aux pouvoirs amoindris : ce sont les deux traits du changement institutionnel en Arménie, entériné vendredi dernier par le vote du Parlement. C’est une nouvelle étape pour la jeune république, qui veut aussi prendre une nouvelle dimension régionale.

Cette élection est la conséquence d’une réforme constitutionnelle approuvée  par référendum en 2015. Elle fait basculer le régime politique de l’Arménie de présidentiel à parlementaire : le président est élu indirectement, le Parlement et le Premier Ministre récupèrent la plupart des prérogatives dont le contrôle de l’armée.

Selon le Parti Républicain au pouvoir et largement majoritaire, cette réforme  favorise la représentativité ; selon l’opposition c’est une manière  pour le président actuel Serge Sarkissian de conserver la main.

Après deux mandats, il cèdera son poste le 9 avril à Armen Sarkissian, après l’avoir vidé de son pouvoir et il n’a pas exclu d’être candidat à celui  de Premier Ministre.

Ce virage institutionnel intervient aussi à un moment où l’Arménie consolide son ancrage international : Erevan accueillera le Sommet de la Francophonie en octobre prochain et vient de conclure un accord de partenariat renforcé avec l’Union Européenne et l’équivalent avec l’Union Economique Eurasiatique.

Il y a 3 semaines à la Conférence de  Sécurité de Munich, Serge Sarkissian avait déclaré vouloir  faire du pays le passage clef d’un « corridor Mer Noire – Golfe  Persique ». 

Petit pays du Sud Caucase, coincé par ses litiges avec la Turquie (génocide de 1915) et l’Azerbaïdjan (conflit du Haut Karabagh), dépendant du gaz russe, l’Arménie multiplie les signes d’ouverture.

Y a-t-il un lien avec son évolution politique, et s’est-elle lancée dans une  stratégie de désenclavement ?

Xavier Martinet s'entretient avec Vahé Ter Minassian, journaliste scientifique et spécialiste de l'Arménie, auteur d'Arménie, Chronique de la IIIe République aux éditions l'Harmattan.

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